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BEGAUD Louis
Né
à Loix (Ile de Ré) le 20 janvier 1868, il navigue avec son père et sa mère
(son père commandait un vapeur de la Rochelle, ISABEL) de sa naissance jusqu’à
la mort de son père dans un naufrage en mars 1876.
Mis
au collège, il reprend la navigation en 1888 en quarté d’écraseur de crabes
sur la goélette REINE DES ANGES jusqu’à son départ pour le long cours, 27
juillet 1889, qu’il ne cessa de pratiquer jusqu’en janvier 1920. Il compte 5
voyages aux Antilles, un en Chine sur le 3-mâts UNION DES CHARGEURS comme
matelot, sur les 3 mats THERESE ET NOLLY et VILLE DE REDON comme second avant
d’être reçu.
Il
suit les cours d’hydrographie au Havre en 1894.. Est reçu capitaine au long
cours de 1ère classe (nouvelle création) en mars 1895 et entre à la suite à
la maison Bordes en qualité de second capitaine sur le 3-mâts franc RANCAGUA,
capitaine Léonetti avec lequel il passe le Cap Horn pour la première fois.
Puis
il embarque en juin 1896 en qualité de second capitaine sur le 5-mâts FRANCE,
capitaine Michel. Il prend le commandement du 3-mâts ALEXANDRE en mars 1897 sur
lequel il fait 2 voyages des mers du Sud. Puis il commande le 4-mâts NORD, le
24 février 1899 avec lequel il fait 9 voyages consécutifs des mers du Sud
jusqu’au 3 novembre 1906.
Après
un voyage d’études sur l’AMIRAL AUBE des Chargeurs Réunis, il prend le 3
septembre 1906 le commandement du s/s MAGELLAN jusqu’à son torpillage, le 28
décembre 1917. A cette occasion, il fit dans une embarcation 400 km en 3 jours
que la sacro-sainte administration de la Marine ne compta pas comme navigation.
On crut cependant lui accorder la carte de combattant.
Envoyé
aussitôt aux Etats Unis par la maison Bordes en qualité de fondé de pouvoirs,
il eut à y gérer les 19 voiliers restants de la flotte de cette Maison et y
faire construire à Montréal un vapeur de 13000 tonnes de déplacement, l’ALSACE
avec lequel il revint en France (décembre 1919).
En
janvier 1920, il prit sa retraite après 25 ans de service à la maison Bordes
dont 21 ans de commandement. Détails complémentaires, il compte 26 doublages
du cap Horn, deux du cap de Bonne Espérance, 41 passages du détroit de
Magellan, 14 du canal de Panama.
Ayant
eu une navigation plutôt heureuse, les graves événements marquants de ma vie
sont rares et peuvent se résumer comme suit : Un abordage du 5-mâts FRANCE sur
lequel j’étais comme second capitaine en janvier 1887 par le croiseur anglais
BLENHEIM. Un coup de vent de forme cyclonique vitesse 160 km dans le sud de l’Irlande
qui força mon navire, le 4-mâts NORD désemparé, bras arrachés, voiles serrées
déchiquetées entre chaque tour de rabans, chargement ripé, à relâcher à
Holyhead. Une tornade au Chili, fait extrêmement rare en cette région qui au
milieu de la nuit bascula les uns sur les autres tous les navires de la rade.